Carte-citation #67

 

 
À la différence des autres animaux dont la nature est tenue en bride par des lois éternelles, l’homme est fondamentalement perfectible, c’est à dire susceptible, pour le meilleur ou pour le pire, de s’affranchir de toute détermination primitive.
À la différence de l’animal qui, parfait, n’a pas d’histoire et vit aujourd’hui comme il vivait il y a dix mille ans, l’homme n’étant précisément rien de précis peut presque tout devenir.
L’homme est un être inessentiel, superflu et indistinct, en qui, par conséquent, sommeille comme une chance ou une malédiction la possibilité redoutable et féconde de sortir de soi.
Raphaël Enthoven (© peshkova – Fotolia)